JRtm est né parce que je voulais initier mes enfants au jeu de rôle.

Notre tout premier jeu a été Initiation au Jeu de Rôle — Medieval fantasy, de François Lévin. Les enfants avaient 3 et 5 ans et c’était parfait pour leur âge: des règles très simples, des cartes pour matérialiser les blessures, les potions, etc., et un excellent scénario (voire une mini-campagne). Je recommande fortement ce jeu, même s’il est devenu difficile à trouver.

En revanche, on en voit vite le bout car au delà du scénario fourni et d’une petite suite qu’on trouve en ligne, pour jouer plus, il faut un gros travail d’adaptation de scénarios existants pour d’autres jeux. Donc, on est passés sur Chroniques Oubliées Fantasy — mini, qui est toujours édité.

C’est le système de Chroniques Oubliées, et donc de Donjon et Dragons, et donc de plein d’autres jeux, mais simplifié tout en gardant une transposition très simple entre le système complet et sa version simplifiée. La quantité de scénarios disponibles est donc gigantesque. (Au passage, les recueils de scénarios d’initiation et de mini-aventures pour CO fantasy sont très bien.) Les enfants étaient un peu plus grands et ça passait très bien. J’ai bricolé un écran et ils l’ont décoré, l’illustration laisse apprécier leur âge.

À l’usage, certaines règles de CO-mini me paraissaient encore superflues. D’autres manquaient ou n’étaient pas assez pratiques. J’ai commencé à adapter les règles, et JRtm en est le résultat, couché sur papier. Le scénario fourni a été écrit pour halloween, ça se voit sûrement.

Jouer avec ses enfants c’est très amusant, presque tous les scénarios sont possibles, il faut juste édulcorer les aspects les plus violents ou angoissants. Par exemple, tuer des monstres (gobelins notamment) ne leur posaient aucun problème, mais des humains ou pire, des animaux, alors là c’était plus compliqué. On connaît ses enfants, il faut composer avec leur sensibilité et ne pas les brusquer. (Et c’est ainsi que mon fils joue un nain glabre qui ne bois pas d’alcool parce que pourquoi pas?)

Une autre difficulté est de quitter la posture d’autorité parentale pour jouer avec eux. Contrairement à des jeux de sociétés classiques où on s’en remet aux règles, ici le meneur de jeu doit arbitrer. Il faut arriver à le faire en douceur, sans donner de sentiment d’arbitraire, surtout avec un jeu où il y a peu de règles et donc on les compense parfois par des décisions dans l’instant. À nouveau, on connaît ses enfants et il suffit d’être diplomate.

Au final, ça fait environ 8 ans qu’on joue. Principalement avec moi comme meneur, mais depuis quelques temps, ma grande s’y est mis et on lui a offert la boîte d’initiation de Chroniques Oubliées Fantasy. C’est une bonne boîte mais je crois qu’on aurait dû lui offrir directement la version complète car on atteint vite la limite des règles proposées (de mémoire, c’est limité à des personnages de niveau 5, comme CO-mini, et JRtm donc). Son petit frère nous prépare un scénario sur JRtm. Depuis quelques mois, il accumule des salles et des monstres, j’ai peur de me retrouver face à une partie interminable!